Vendanges tardives

Petit compte-rendu en 2 actes d'une belle semaine, où mes fenêtres vélo se sont conjuguées avec celles d'une météo toujours majoritairement sèche mais avec des températures sérieusement à la baisse. 

Mercredi 12/10 : Les 1ères gelées matinales ont fait leur apparition et une bise très rafraîchissante climatise exagérément une atmosphère au demeurant assez limpide. C'est en tenue hivernale complète que je m'élance vers Gérardmer dans l'optique de rallier la plus haute route bitumée du massif : le Hohneck. M'étant un peu trop habillé, j'enlève dans Martimpré une épaisseur superflue pour l'instant mais qui me sera bien utile au retour. Je garde néanmoins mes gants, étant plutôt sensible de ce côté ... 

... puis j'enquille sur le col du Haut de la Côte et ses points de vue sur le lac et le col de Grosse Pierre qui m'emmènent vers La Bresse. Tout va bien du côté des jambes et du dos, avec un rythme convenable sans gêne particulière. Je choisis de ne descendre que brièvement le col pour rejoindre la vallée du Chajoux au Pont du Metty, raccourci assez délicat dans l'autre sens, les triathlètes XL ne me contrediront sans doute pas, eux qui doivent l'emprunter 3 fois. Vent de face, je remonte la magique vallée jusqu'au non moins magique lac de Lispach puis jusqu'au col des Feignes où m'attend une courte descente.

La Courbe.

Lispach.

Au Pont de Bramont, je bifurque vers le chemin de la Xlatte, petite route forestière rejoignant directement la route du Bramont, à l'épingle. Il s'agit désormais et conformément à mes plans, de rejoindre la route des Crêtes via la route des Américains. Petit challenge sportif bien connu, le pied du Rothenbach et l'immarcescible vue sur la vallée de la Thur se méritent quand même, au prix d'un effort jamais anodin. La preuve, de nombreuses cyclosportives l'empruntent ou l'ont empruntée ... Une fois là-haut, je remonte les fermetures et affronte un vent de face tendance hivernale. Les "skis-roues" tentent de chiper la place aux cyclistes, ils sont nombreux, mais je tente de rappeler dignement que les cyclistes n'ont pas dit, encore, leur dernier mot sur cette route. 

Les cyclos n'ont pas dit leur dernier mot !

Rothenbach.

Après le Kastel, je me farcis avec délectation la petite route du Hohneck, objectif atteint ! Tout là-haut, le panorama n'est pas aussi limpide qu'espéré mais qu'importe, le plaisir est intact. Ne reste plus qu'à redescendre sur le plancher des vaches, après avoir revêtu l'épaisseur enlevée tout à l'heure, bien m'en prit de m'en équiper. Une après-midi certes frisquette mais gratifiante qui se solde par 79,8 km/1741 m D+ et 3h10 d'aération positive.

Hohneck.

Hohneck

Dimanche 16/10 : La météo favorable m'incite à tracer un parcours un peu plus long et ardu mais devant tenir dans la demi-journée. Une fois le soleil levé, me voilà parti pour une escapade en grande partie alsacienne. Pas facile de choisir la tenue adéquate en partant à 5°C et avec une arrivée prévue à 17-18°C. Ce sera corsaire/manchettes-coupe-vent/cache-oreilles/gants, qui ne seront pas de trop pour les 2 1ères heures. 

Après le col du Plafond, je me dirige vers le col du Bonhomme où les marcheurs forfelets des Gais Godillots en partance pour une rando secteur  lacs Noir/Blanc me doublent sans me voir. Au sommet, je continue à droite vers le col du Calvaire où l'effort se poursuit après une brève accalmie. Les bas-côtés à l'ombre, givrés, confirment que c'est bien l'automne, tandis qu'un majestueux cerf, sans doute apeuré par quelque chasseur traquant dans le secteur, traverse la route juste devant moi ! Impressionnant ...

Départ brumeux.

Pied du Bonhomme.

Vue sur Fraize-Plainfaing.

Col du Bonhomme.

Givre dans le Calvaire.

Col du Calvaire.

Malgré le timing relativement serré, je m'octroie un arrêt au lac Blanc aux reflets absolument sublimes, puis poursuis froidement ma route jusqu'Orbey en constatant une inversion significative de la température : +12°C au col, +6°C en bas !

Alors que sonne l'heure de la messe  à mon passage dans la bourgade, je continue païennement vers Labaroche sur une sympathique montée que j'ai depuis trop longtemps oubliée. Ça gratte à un bon 7% et en ligne droite sur 2,5 km, jusque la 1ère épingle en fait, puis bien plus gentiment jusque l'entrée dans le village, essentiellement niché en contrebas de la route, qui marque le sommet. Les contre-jours sont magnifiques et offrent des contrastes de couleurs saisissants assez caractéristiques de la saison. C'est très joli, nonobstant, je préfère quand il fait un bon 15°C de plus !

De là, je rejoins tranquillement les Trois Epis, où une belle descente me ramène vers la vallée de Munster.

Symétrie parfaite au lac Blanc.

Col de Labaroche.

Vue arrière sur le Grand Faudé.

Col de Labaroche.

Col de Labaroche.

Col de Labaroche.

Labaroche.

Vue aux Trois Epis.

Ici, changement de décor : la forêt laisse place aux vignes, et d'un frisquet 8°C, le thermomètre grimpe subitement à + de 15°C, sensation toutefois modérée par un bon vent de face. Je progresse alors agréablement le long des Riesling, Pinot Gris et autres Gewürztraminer, dont la substantifique moelle est en train de fermenter après des vendanges qu'on espère de qualité.
Je traverse ensuite Munster sans encombre pour me présenter face au dernier gros écueil du jour : le col de la Schlucht.

Vallée de Munster.

Vallée de Munster.

Vallée de Munster.

Maison du fromage.

Munster.

Un peu au bout du rouleau, j'y avais un peu galéré lors de ma dernière visite mais j'y arrive aujourd'hui dans de meilleures dispositions, et avec d'autres intentions. Pour la 1ère fois depuis longtemps, je n'ai ressenti aucune gêne lombaire depuis le départ et, l'entraînement commençant à payer, je commence à récolter les vendanges tardives de ma persévérance, avec des sensations en nette amélioration. A Stosswihr, je déclenche mon chronomètre pour voir ce que cela donnera 15 km et 700m plus haut. Je comprends très vite que je ne serai pas dans les temps de mon record, en même temps c'est logique, mais je tiens un meilleur rythme que fin septembre. Peinant à tenir le braquet idoine, 39x21 en ce qui me concerne, j'alterne avec un 39x24 moins ambitieux, me permettant malgré tout de maintenir une vitesse correcte jusqu'au sommet. Débraillé, je vois défiler lentement les bornes kilométriques grâce auxquelles je vérifie les 4-5% de moyenne, les 2 dernières se faisant particulièrement désirer. Au final, un peu moins de 51 min d'ascension, correct, mais cela laisse des perspectives de progression : 6 min (ou plus) à gratter d'ici l'année prochaine !

Stosswihr et l'objectif au loin.

Soultzeren.

Vallée de Munster.

Le Hohneck.

Le Gaschney.

Le plus dur est fait mais je sens que cette longue montée m'a quelque peu éprouvé. J'avale fissa un gel énergétique pour assurer le retour via le col de Martimpré, avant une bonne et méritée roborative assiette en famille, et même pas un vin d'Alsace en accompagnement !!!

Martimpré.

Back to Corcieux City !

Au final, un joli 113 km/2405 m D+ en 4h26 et une substantielle amélioration dans ma quête de la position idéale sur mon vélo ! Au passage, merci Pascal, il se reconnaîtra !

Le parcours :