Equinoxe

12-12. En ce jour de match nul entre le jour et la nuit, le soleil, pile au zénith de l'équateur, a décidé de se montrer généreux et de nous donner enfin l'impression de pouvoir tourner la longue page hivernale. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps et il faudra encore certainement composer avec quelques WE froids et humides avant de basculer définitivement vers la belle saison. Opportuniste donc, il fallait être, je le fus. Après un petit échauffement d'1h30 le samedi, je mis à profit la belle matinée de ce dimanche pour sortir du périmètre alentour auquel je suis cantonné par la force des choses depuis quelque temps ...

Je laisse se dissiper le brouillard glacial qui enveloppe le village et les environs avant de décoller, avec en tête une musique d'un autre temps, qui ne nous rajeunira pas ...

Le vent du Nord qui ne nous quitte plus depuis une semaine, et qui refroidit l'atmosphère parfois de manière entêtante, va rapidement s'en charger, cela lui fera un bon point - le seul à son actif. 

Je descends vers St Dié par Taintrux, classique, avec le long passage plutôt froid du Grand Remblai. Les jambes s'échauffent, mais pas le corps, ce qui sera chose faite dès la sortie de la sous-préfecture avec l'ascension du col des Raids, ponctuée du passage subliminal au lieu-dit "la Culotte". Pas de souci physique pour négocier le col, mais mon mulet, dont j'ai un peu délaissé l'entretien vu qu'il ne me sert essentiellement que sur le HT, laisse apparaître un problème de réglage de dérailleur qui m'oblige à jongler avec les braquets, accompagné  parfois de bruits de frottements désagréables. 

Grand Remblai.

St Dié, la cathédrale.

Robache.

Col des Raids.

Au sommet, je me reprends la bise en pleine figure pour la courte descente vers St Jean d'Ormont, petit village qui semble encore endormi à mon passage. Je passe donc discrètement sans klaxonner et attaque le col du Las. Gentil col aux % très accessibles, il mène tout d'abord au Ban de Sapt avant de s'enfoncer dans la forêt sur les hauteurs de la Grande Fosse. Je suis freiné par le vent dans la descente jusque Saales, où je rattrape la Nationale pour continuer jusque St Blaise la Roche en pente très douce, pour la portion la moins distrayante du parcours.

St Jean d'Ormont.

Le Ban de Sapt.

Descente du col de Saales.

A l'église c'est à droite, droite pour monter jusqu'au col de Steige, via Colroy la Roche et Ranrupt, 2 charmants patelins perdus dans la campagne toute fraîchement verdoyante, sauf à quelques endroits à l'ombre, le long de la Climontaine qui serpente nonchalamment au bord de la route au son d'agréables gazouillis. Un col vraiment très facile qui mène au pied du Climont, immanquable trapèze qui domine les lieux. J'aborde désormais la partie la plus raide avec bon km à 8-10% sur la route qui permet de le contourner : rien d'insurmontable cependant. Le sommet offre une belle vue sur le massif du Champ du Feu, puis je descends jusque Provenchères en passant par le col d'Urbeis et Lubine.

Colroy la Roche.

Vue arrière à l'entrée de Ranrupt.

Col de Steige.

Col de Steige.

Au Climont, vue sur le Champ du Feu.

Bizarrement et contrairement à mes prédictions, j'ai l'impression d'avoir encore le vent de face, ce qui ne m'empêche pas d'avancer vers l'avant-dernière difficulté de la journée. A Ban de Laveline, j'attaque le col de Mandray avec cette fois, enfin, le vent comme allié. Sur les hauteurs du Chipal, au passage de l'anecdotique col des Chaufours (je ne le comptabilise jamais), on entre dans la forêt en tombant quelques dents, jusqu'au sommet dont on commence à oublier qu'il fut dévasté en 99 par la tempête.

Le Climont.

Aux abords de Provenchères, vue arrière.

Aux abords de Provenchères.

Bertrimoutiers, vue sur Raves.

Le Chipal, col de Mandray.

Avant-dernier col.

De là, je rejoins Fraize puis Anould, tandis que mon estomac commence à me rappeler qu'il est l'heure de manger ! Il ne me reste plus que le col du Plafond avant de pouvoir m'attabler, après 106 km et 1471 m D+ parcourus en 3h53, ce qui donne une moyenne honorable au regard des circonstances (vélo lourd, forme pas optimale). Néanmoins, des douleurs lombaires sont apparues après 2h30 de selle, peut-être pas anormal, mais la sciatique continue à me titiller au quotidien. Je me croyais tiré d'affaire il y a peu, j'ai peur que ce ne soit pas encore gagné ...

Le parcours :