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dimanche 17 août 2014

L'Etape du Tour 2014 de Matthieu Deloy

1er volet d'une série de reportages concernant mes amis, je donne la parole aujourd'hui à Matthieu, que je ne présente plus à mes plus fidèles lecteurs. Grimpeur hors pair et coéquipier modèle, il s'est lancé cette année dans plusieurs défis cyclosportifs, avec notamment la Route Verte, la Ventoux-Beaumes de Venise, les 3 Ballons et donc l'Etape du Tour. Méticuleusement préparé, il s'y est présenté dans une forme olympique, et y réussissant une performance de tout 1er choix ... Voici son compte-rendu !





Le programme de la journée promet d'être pour le moins copieux : 148 km entre Pau et Hautacam, avec 2 grosses difficultés : l’ascension du Tourmalet (17,1km à 7,3%) puis la montée finale vers Hautacam (13,6km à 7,8%), mais aussi en début de parcours de grosses bosses puis 2 petits cols de 3ème catégorie développant au total 3600 m de dénivelé positif.
Comme chaque année, prestige oblige, environ 12 000 inscrits, avec 87 nationalités différentes et tous les départements français représentés. Tout ce beau monde est réparti en 12 sas de départ, avec un départ toutes les 12 min, selon une organisation ASO très professionnelle. Au moment de s’élancer sur la ligne, une vraie émotion est visible chez certains participants venus spécialement de très loin : le prestige du Tour de France, mêlé à une certaine appréhension d’affronter des ascensions mythiques y sont pour beaucoup.
Dès 7 heures, les premiers cyclosportifs se sont donc élancés, avec un départ donné par François Bayrou, maire de la ville de Pau. Si les 1ers tours de roue s'accomplirent sous un ciel clément, à l'abri des orages prévus, l'ascension du géant des Pyrénées, le col du Tourmalet, a été entamée sous la pluie. Et c'est sous le brouillard et une température de 10°C que les participants sont arrivés au sommet à plus de 2 100 mètres d'altitude. La prudence était donc de mise dans la descente vers Luz Saint-Sauveur, ainsi qu’une vigilance vestimentaire pour éviter tout risque d'hypothermie avant d'entamer l'ascension finale d'Hautacam …

Pour ma part, j'arrive tranquillement dans le SAS « 0 » des dossards prioritaires aux alentours de 6 heures, bien placé dans les 1ères lignes. Pour la tenue, j'ai mis un cuissard court et un maillot manche courte avec des manchettes ainsi qu’un coupe-vent sans manche. Je passe sous l'arche vers 7h02 et ça roule comme des fous pour remonter. Au milieu de la première bosse, je me replace sans prendre le moindre risque, mais ça frotte dur quand même ! Arrive la seconde côte où je passe tranquillement au sein du paquet, puis se présente la première côte répertoriée au classement du meilleur grimpeur, la côte de Bénéjacq (3ème catégorie). Je vois que les cadors commencent à s'expliquer, sur le haut, moins raide, où ça visse pas mal. Je fais l'effort pour remonter car ça pète dans tous les sens. Du coup, une grosse sélection s'est opérée et je suis dans un peloton comprenant une cinquantaine d’unités. Je me ravitaille tranquillement en attendant la seconde côte répertoriée, la côte de Loucrup (3ème catégorie) : celle-ci passera sans encombre pour ma part, bien que ça roule relativement vite : au pied du Tourmalet le compteur indique quand même 34 km/h de moyenne pour environ 1 000 m D+ !

Dès les premières rampes, à Ste Marie de Campan, village auquel on accède après un faux-plat montant interminable, le peloton se scinde en plusieurs petits groupes, et je me retrouve dans les premières positions pour entamer la longue montée, très dure et sans répit. Je me sens relativement bien, mais hélas, la pluie et la brume font leur apparition, l’intégralité de la montée se fera donc sans aucun repère visuel (vraiment dommage car je pense que le décor doit être grandiose…). Sur ce versant, ce col est un mur, certes, mais relativement régulier, dans lequel j’ai trouvé mon rythme … J’avance bien mais cela devient dur, notamment au passage sous les paravalanches précédant la station, où mentalement on espère un petit replat qui n’arrivera jamais. Ouf, enfin le ravitaillement de la Mongie se profile, car depuis quelques kilomètres je n’étais pas au top au niveau des sensations. Je m’y arrête et bois un verre de Coca, refais le plein de mes gourdes et prends quelques barres énergétiques, celles-ci me feront d’ailleurs ultérieurement le plus grand bien. Après la Mongie je suis bien, très bien même.
Je passe au sommet en un peu plus d'une heure, mais la descente est le début d’un long calvaire …
 


Dès le premier virage, très pentu et rendu boueux par la pluie, je glisse et me retrouve à terre, heureusement avec juste des éraflures superficielles au niveau de la hanche mais rien de grave. Ce n’est hélas pas le cas de mon compagnon d’infortune, avec lequel nous avons collaboré sur tout le début du parcours : il finira malheureusement à l’hosto avec une fracture du coude. Je repars quelque peu refroidi, et pour cause ! Je suis transi, je grelotte et poursuis ma route fébrilement dans cette descente qui n’en finit plus, aux lignes droites devant permettre, dans des conditions sèches et ensoleillées, de prendre beaucoup de vitesse. Ah, je me rappellerai très longtemps de ce pénible moment ! Barèges … Luz Saint Sauveur … la descente et la vallée sont vraiment interminables et j'attends Hautacam avec impatience. Dans les gorges de Luz, on peut enfin pédaler et je suis heureux.

Le pied d'Hautacam arrive vite avec un groupe dans lequel je me trouve. Dès le pied, des crampes arrivent (comme beaucoup), dues au froid sans aucun doute possible. Je mouline et je bois. Mais je pioche et j'ai du mal à me remettre dedans, avant, enfin réchauffé, de retrouver mes sensations. Bref, je grimpe Hautacam, une ascension difficile et irrégulière, en peu moins d’une heure et termine l’étape avec un sentiment de "peux mieux faire". Mais le froid a fait mal à tout le monde, et donc je relativise et redescends sur Argelès-Gazost, encore en grelottant, mais avec, finalement, le sentiment du devoir accompli.


Au bilan, je termine les 148 km en 5h28, soit 27 km/h de moyenne pour 3 600 m de D+, et un classement de 101ème sur 8 453 arrivants (9 876 partants), classement catégorie 21 sur 849 et classement grimpeur (tenant compte uniquement du chronométrage Tourmalet + Hautacam) 47 sur 8453.

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