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mardi 19 août 2014

Le Tour du Mont Blanc d'Olivier Küss

Dans la série "mes copains sont vraiment balèzes", je vous présente maintenant Olivier Küss. Rencontré fortuitement sur la route des Crêtes il y a environ 1 an, alors qu'il effectuait comme nous la reco des Ballons Vosgiens, nous avons depuis lié amitié. La quarantaine, d'une grande gentillesse, c'est avant tout un cyclosportif ultra performant, se préparant pour ses objectifs de manière hyper méticuleuse, quasi scientifiquement. Il possède un solide passé de triathlète, finisher à plusieurs reprises de l'Ironman d'Embrun, peut-être le plus dur qui soit, et ayant couru à ses plus belles heures le marathon en 3h30 ... Ça classe un homme ! Il se définit lui-même comme un baroudeur, bon partout mais excellent nulle part ... Bien que nous n'évoluions évidemment pas dans la même catégorie de puissance et de capacités, il sait se mettre au niveau de ses partenaires, et c'est avec un réel plaisir qu'il vient de temps à autres pédaler plus cool dans la région, qu'il commence à bien connaître. Que ce soit sur des petites routes méconnues ou dans de beaux cols, comme il le dit souvent lui-même, "On est bien, là !" ... hein Olivier ! Voici le récit de son formidable défi.

Dimanche 20 juillet 2014 :    Nous y sommes ! Après de longues semaines de préparation, jalonnées d’objectifs intermédiaires à la difficulté croissante, avec notamment "la Marmotte" début juillet bouclée en moins de 7h, le jour J est arrivé … Je me suis levé à 3h30 pour cette longue journée de vélo qui m’attend, mais bizarrement, je n'ai pas de stress particulier dans le sas de départ : bien que les organisateurs aient ajouté une difficulté notable au parcours initial déjà copieux, avec le redoutable col de San Carlo, je sais que ma préparation a été optimale pour venir à bout des 330 km et 8 000 m D+ de ce Tour du Mont Blanc, à cheval sur la France, la Suisse et l’Italie.


5 H 30, le départ est donné aux Saisies. Parti prudemment sur les conseils d'un concurrent dont c'est la quatrième participation, je descends normalement le Col des Saisies en laissant filer le premier groupe de 20.

Dans le deuxième groupe de 15 concurrents, je suis très à l'aise. A la faveur du premier col, effectivement, nous passons à 6 au sommet (col des Montets), puis à 2 au col de la Forclaz, non sans avoir franchi la frontière suisse.

Au premier ravitaillement (km 106, liquide et solide), je m'arrête et repars seul, et ce jusqu'à la fin de l'épreuve.

Le col du Grand Saint Bernard se passe très bien puisque je ne dépasse jamais 88 % de ma FC max  … Je « mouline » bien, avec une fréquence de pédalage toujours comprise entre 75 et 85, tout au long des 30 km d’ascension qui amènent à 2 469 m d’altitude. Au sommet, la température est de 5°C, j'en profite pour prendre des affaires dans un sac que l'organisateur a déposé. Mes bidons remplis, les poches pleines, j'attaque la descente, en Italie cette fois, et dans un épais brouillard, mais bien équipé, elle se passe bien.

La Vallée d'Aoste me semble interminable, surtout seul, puis au bout de cette vallée, avant d'attaquer le fameux San Carlo se présente un ravitaillement que j'évite volontairement pour attaquer au plus vite ce col si redoutable, et le mot est faible.

En effet, après 206 km se dresse un mur de 10 km que je monte péniblement entre 10 et 12 km/h, dans lequel j'ai dû laisser beaucoup d'énergie et où je vois mes « provisions » dans mes poches s'épuiser très vite... Bref, après avoir descendu San Carlo, on remonte la fin (15 km) du Petit Saint Bernard et là je reconnais mon erreur de ne pas m'être arrêté au ravitaillement (La Salle). D’ailleurs, je le paye cher en faisant une petite hypo dans les cinq derniers kilomètres.


Au sommet, le directeur de l'épreuve, me voyant chancelant, me propose un croissant que j'avale sans me faire prier et au prochain ravitaillement, j'en profite pour faire le plein de mes poches et je me restaurer en même temps.

A ce moment-là, je suis requinqué, en forme pour grimper le Cormet de Roselend qui est assez facile, en 1 H 10 pour 20 km. Je me sens très bien malgré les heures de selle.

Dans la descente du Cormet, un épais brouillard précédait la tempête annoncée la veille dans les médias. Effectivement, en abordant la dernière montée vers les Saisies, j'ai cru que la fin du monde était arrivée. L’apocalypse : orage, rafales de vent très violentes, grêle, arbres couchés sur la route, j'ai eu peur pour ma vie ! Mais j'avais encore de la ressource, de quoi me ravitailler, alors je me suis focalisé sur mon objectif car après autant d'efforts et de sacrifices toute l'année, il était hors de question de capituler si près du but : à aucun moment je n'ai songé à abandonner !

Quand enfin j'ai vu la ligne d'arrivée avec ma femme qui m'attendait, j'étais l'homme le plus heureux du monde car je venais de parcourir 330 km et 8 000 m D+ en 13h36 à 23,75 km/h de moyenne, finissant à la 18ème place. Pour infos, le vainqueur est Bart Bury en 11h18, mais avec assistance Mavic tout au long de l'épreuve, pour établir un record. Une sacrée aventure donc, et un super challenge. Vraiment une très belle épreuve à faire au moins une fois dans sa vie de cycliste. Au passage, merci encore à ceux qui me soutiennent tout au long de mon année de cyclosportif.

Le parcours :

          

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