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vendredi 9 mai 2014

Route Verte 2014

Le 8 mai est souvent une date cochée dans mon agenda, avec le traditionnel rendez-vous à la cyclosportive "la Route Verte". Longtemps organisée par le club de Vittel, c'est à Epinal qu'elle a lieu depuis 3 ans maintenant.
Sa particularité : les parcours sont renouvelés chaque année. A Vittel, c'était du plat agrémenté d'un chapelet de côtes raides, genre tour de Flandres. Au départ d'Epinal, le massif est accessible et les profils ont légèrement changé, avec de la plaine et de la moyenne montagne.
La météo étant assez capricieuse ces derniers temps, je ne me suis inscrit qu'au dernier moment. C'est donc parti pour le compte-rendu de ma 6ème "Route Verte", un parcours de 150 km dont les 1ers km ne sont pas comptabilisés dans le chronométrage officiel !

Mon blog m'a permis de faire quelques rencontres, c'est donc avec plaisir que je retrouve Michel dans le sas de départ, accompagné de sa sympathique épouse, mais aussi Olivier Küss, et bien sûr Matthieu, que je ne présente plus, qui a sorti ses Zipp 303 pour l'occasion, preuve qu'il n'est pas venu faire de la figuration ...
Le départ fictif est donné du stade de la Colombière avec 5 bonnes minutes de retard. Le long cortège bariolé et casqué s'ébroue et peut alors s'élancer pour la traversée de la préfecture. Comme chaque année, le peloton est nerveux, ça remonte de tous les côtés pour se replacer. Il faut dire que le placement peut ici s'avérer déterminant, avec 80 km de plat, contrairement aux épreuves de montagne, comme "les 3 Ballons", au départ nettement moins fébrile, et où la différence se fera à la pédale au cours des très nombreuses ascensions.
Retrouvailles avec Michel Aubriot.

Retrouvailles avec Michel Aubriot.

Ma pomme, toujours frileux au départ !

Le SAS de départ.

Olivier Küss et Matthieu.

La Moselle à Epinal.

Traversée d'Epinal : Matt' est déjà bien placé !
Peu rompu à ce genre d'exercice, j'en profite pour discuter quelques instants avec Eric Leblacher, que j'ai reconnu, et qui se trouve à ma hauteur, en toute décontraction. Ex-coureur professionnel (Crédit Agricole et Française des Jeux notamment), il continue à pédaler avec talent, notamment sur longue distance (victorieux au Tour du Mont Blanc, au Raid Extrême Vosgien), avec en prime le record d'ascensions de l'Alpe d'Huez en 24h (14 !), tandis qu'il commente parfois des courses sur SPORT+. En parallèle, il s'est lancé dans la course à pieds, le marathon (2h41 pour les spécialistes, ça calme !), le trail et l'ultra trail ... Il devient également champion de France en duathlon, bref un champion hors norme, abordable et humble et, si j'ai bien compris, un peu amoureux des Vosges ... Pour en savoir plus, c'est ici, ou alors pour le suivre sur son blog. Je ne le sais pas encore, mais je viens de parler avec le futur vainqueur !
Une fois sur la route de Dogneville, le départ réel est donné, et immédiatement le rythme s'accélère fortement. Quelques coups d’œil furtifs au compteur m'indiquent qu'on dépasse souvent les 50 km/h : la magie de l'aspiration !
En contrepartie, le stress est important, car le peloton emprunte la route dans son intégralité. Imaginez une autoroute où tout le monde roule "cul à cul" à 130 km/h sur les 3 voies ... Des motos ouvrent la route et invitent les véhicules arrivant en sens inverse à se mettre sur le bas-côté. Ces automobilistes doivent d'ailleurs prier à ce moment pour qu'aucun vélo ne vienne les percuter ! A chaque fois, de brusques ralentissements et des vagues interviennent, comme si l'autoroute passait soudainement de 3 à 2 voies. Et ce qui devait arriver, arriva. Peu avant Châtel, un camion se gare comme il le peut, mais nous sommes trop larges ! Vu la brutalité du freinage et les cris, je comprends immédiatement qu'il va y avoir du grabuge ! Tels des dominos, les coureurs se tombent les uns sur les autres, et provoquent la chute de leurs voisins, et de ceux qui les suivent sans aucune échappatoire.
Bling, boum, aïe, gros strike ! Heureusement, j'ai toujours la prudence de rester instinctivement sur l'extrême-droite (c'est bien la seule fois !) de la route. Je n'ai que le temps de freiner, de déchausser et de sauter du vélo dans le fossé. Resté debout, j'aide un congénère à 4 pattes, lui aussi indemne, à se relever. Le temps de démêler mon vélo des autres et de remettre la chaîne, me voilà reparti. Rapide état des lieux : une belle balafre sur la cuisse et le cuissard un peu arraché, ouf !!! D'autres mettront plus de temps à se relever et, hélas, un coureur terminera dans l'ambulance.
Stigmates de la chute : une belle balafre et quelques égratignures au genou.

Les victimes colatérales comme moi de la chute collective lancent la chasse pour recoller au groupe de tête et du coup, le compte-tours flirte avec la zone rouge ! Mais nous y parvenons juste à Châtel, où la 1ère véritable bosse va provoquer définitivement une cassure. Le groupe des costauds s'éloigne irrémédiablement, puis les poursuivants éparpillés se regroupent et forment un 2ème peloton, suffisamment imposant pour être lui-aussi précédé d'une moto. Après 1 h de course, presque 40 km sont déjà parcourus !...
Le vent favorable jusque là souffle désormais de travers sur le toboggan qui nous emmène vers Rambervillers. Toujours placé dans les 10 places de tête, je participe aux relais pas vraiment organisés. Des éventails se forment et forcément, des concurrents doivent se retrouvés "bordurés" à l'arrière. Devant, on voit le groupe de tête s'éloigner à chaque bosse, emmené par des "gros" qui ne rechignent pas à rouler dans le vent.
De Ramber à Docelles, rien de particulier à signaler, sinon que le vent, très soutenu, est désormais majoritairement défavorable. Toujours bien calé dans les roues, je suis docilement le rythme du groupe, qui subit parfois d'inattendues accélérations, suivies d'aussi inexplicables ralentissements. Mais globalement, ça roule pas mal, je me retrouve même parfois brièvement en tête. Certains font du zèle 200 m devant. Ils y laissent bien sûr inutilement des forces qui leur manqueront bientôt, vu le profil des routes qui nous attendent. Toujours est-il que nous parvenons au pied du 1er col en 2 bonnes heures et que la moyenne est "tombée" à 36,5 km/h : plus que convenable en ce qui me concerne !
Changement de braquet, changement de rythme : on va y voir tout de suite plus clair avec le col de la Bisoire qui se monte en 2 temps. La 1ère partie propose d'abord des % accessibles, avec un replat au milieu, où le groupe s'effiloche sérieusement. Bibi est toujours dans les 1ers, super cool ! Une brève descente dans un hameau s'ensuit, puis on attaque le gros morceau : route étroite, parfois gravillonneuse (il a beaucoup plu dernièrement), et pente > 10%, sont le cocktail idéal pour décanter la course. Un temps distancé par le groupe de tête (pas toujours facile de doubler), je rejoins celui-ci sur le replat du sommet après avoir bien négocié le coup de cul final, puis nous progressons dans la forêt avant de redescendre sur Tendon, d'où nous remontons immédiatement vers le col de Bonnefontaine par le charmant chemin du Faing Janel.
La Bisoire.

La Bisoire.

La Bisoire.

La Bisoire.

La Bisoire.

La Bisoire.
Michel, un peu seul dans la pampa.
A la faveur d'un faux-plat, une accélération devant provoque une cassure, alors que, zut, je suis placé en 2ème partie du groupe. Pas grave, dès que la pente se redresse, je retrouve mon allure naturelle en montée, sur mon braquet préféré, et je m'aperçois que je prends rapidement 10 puis 20 m d'avance. Dans la perspective de la prochaine transition descendante vers St Amé, qu'il faut coûte que coûte effectuer en groupe, je flaire que c'est le bon moment pour hausser le rythme et tenter de recoller : 200 m à combler, c'est jouable. Je descends 1 dent, 2 dents, sors de ma zone de confort et produis mon effort, je m'arrache plus souvent en danseuse qu'assis, et me remets donc une nouvelle fois dans le rouge !... Je vois mon objectif se rapprocher, mais je n'y suis pas encore, et je sais aussi que le sommet est proche ... Tout ça pour ça ?... Non, c'est pas possible !... Il me reste un faux-plat avant de redescendre pour de bon ... Allez, ils semblent se relever un peu ... J'en remets une dernière couche sur le gros plateau ... et bingo ! Me voilà dans le train ...
Le jeu en valait vraiment la chandelle car je vais désormais rallier St Amé "finger in the nose" dans le wagon 1ère classe ! Instinctivement, je réintègre les 4-5 1ères places, les plus confortables, tandis qu'un Belge aux mollets ciselés se prend le vent violent et de face avec, semble-t-il, délectation. En effet, il refuse tous les relais, et grâce à son efficacité, la transition est ultra rapide. Nous voilà déjà au pied du col du Singe, le dernier gros morceau. Il faut d'abord remonter jusque Cleurie, ce qui ne pose pas de véritables soucis. Le Belge, décidément très fort, poursuit sur sa lancée, accompagné par 2 gaillards : on ne les reverra plus.
A Cleurie, de nouveaux passages à 10% s'offrent à nous sur 3-4 km. Je gère tranquillement, un regroupement à 6 ou 7 s'opèrera dans la descente. Une descente scabreuse que je redoute : humide, bosselée et gravillonneuse, ce n'est pas le moment de faire le zouave ... ou plutôt des singeries !
Cela passe sans encombres, on se retrouve aux portes d'Eloyes pour terminer le circuit dans une situation idéale : groupe restreint, profil descendant, vent souvent favorable ... et la moto devant !
Vous l'avez compris, le retour vers Epinal ne va pas traîner, d'autant qu'il se trouve 2 rouleurs parmi nous : le compteur repasse souvent les 40 km/h, même pas besoin de montrer le bout de son nez !
Olivier Küss dans le col du Singe.

Matthieu dans le col du Singe.

Col du Singe.

Col du Singe.
Il reste la côte de la Vierge, qui s'est sans doute montrée décisive pour la victoire finale. A notre niveau, il n'y a pas de calcul, c'est chacun pour soi, au gré des forces restantes. Je double une fille, sans doute partie un peu vite car elle semble carbonisée. Mais la lecture des résultats m'apprendra qu'il s'agit en fait de la 2ème féminine, un grand bravo à elle donc. La côte, qui me semble bien moins longue qu'il y a 2 ans, est suivie d'un faux-plat toujours dans la forêt, qui débouche sur la descente finale vers la ligne d'arrivée. Un dernier salut aux motards et signaleurs sans qui la course ne serait pas possible, et j'en termine des 150 km après 4h27 chrono, à la 85ème position, soit 33,6 km/h de moyenne pour 2 100 m D+.
Je retrouve rapidement Matthieu et Olivier Küss qui ont terminé ensemble en 4h11, en 20ème et 21ème position, à 10 min du vainqueur. Sachant ce qu'ils sont capables d'envoyer, chacun dans leur registre, j'en tire 2 conclusions très simples :
1- Il y a vraiment du très "lourd" devant !
2- Je ne me suis pas trop mal débrouillé ...
J'apprends aussi que malheureusement Michel Aubriot a été pris dans la chute. S'il s'en tire apparemment sans bobo majeur, il a dû faire la course seul derrière. Dommage, mais bon courage pour la suite, Michel !
Eric Leblacher en vainqueur !

Voilà, un bilan globalement très positif, avant le prochain (et ultime pour cette année) rendez-vous  avec un dossard : la Granfondo Beaumes de Venise Mont Ventoux, le 31 mai prochain. D'ici là, il reste quelques cols à gravir !

Le parcours :

2 commentaires:

  1. Je suis vraiment admiratif de ce récit... Je suis très loin du cyclosport mais la manière dont tu le racontes le rend "humain"... En tout cas tu a évité la grosse gamelle de peu... Bravo

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    1. Merci Christophe ! Je te retourne le compliment : ton aptitude à enchaîner les très longues distances et donc à rester de très longues heures en selle est impressionnante ! Bon courage pour le "600" et le Trirhéna.

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