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jeudi 5 décembre 2013

En plein brouillard

Mercredi 04/12 - "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai." Voila ce que je m'étais promis hier au terme d'une journée ensoleillée et presque douce au milieu de l'après-midi. Victor Hugo n'était pas un invétéré cycliste à ma connaissance, le poème qui commence par ces vers lui ayant été inspiré par de plus funestes pensées : le décès de sa fille Léopoldine. Surmotivé après un mois de novembre on ne peut plus tristounet du point de vue vélo, je m'étais donc concocté un circuit de 5 bonnes heures au soleil pour faire le plein de vitamine D. 

A l'aube le ciel est comme prévu limpide et le thermomètre est descendu bien bas (-5/-6°C) : la campagne a bien blanchi ! J'attends donc le milieu de la matinée pour m'élancer plein d'entrain, malgré une cage thoracique douloureuse. En effet, puisque la météo était dernièrement peu propice aux ébats sportifs en extérieur, j'ai regoûté à mes 1ères amours : le basket, bien connu pour s'exercer en hautes intensités cardiaques et très exigeant pour les articulations (mon genou en sait quelque chose) ! Comme prévu, je suis bien monté dans les tours, mais le foncier étant là, pas trop de souci pour récupérer entre 2 exercices ou phases de jeu. Quant à l'adresse et au jeu en lui-même, c'est comme le vélo, les gestes maintes fois répétés ne s'oublient pas ... enfin pas trop ! Oui mais, la pratique assidue du vélo m'a débarrassé que quelques kilos superflus : très pratique pour grimper un col certes, beaucoup moins dans un sport de contacts où un (léger) rembourrage s'impose. La rencontre brutale avec un jeune et solide gaillard, défenseur acharné qui n'a pas vu que je lui posais un écran, m'a été fatale : boum, en plein dans les côtes, dont une doit être au mieux fêlée ou contusionnée au vu des douleurs persistantes occasionnées. Bref, je crois que ce n'est définitivement plus de mon âge ! Heureusement, hormis quelques gestes impossibles pour l'instant et des éternuements ultra douloureux, la respiration, même accélérée, sur un vélo ne me procure pas trop de gêne, ouf !
Le soleil inonde le ciel en partant donc, mais je vais vite déchanter car après 4 km, alors que je m'engage dans la descente vers Taintrux, le brouillard fait son apparition, et je comprends que je reverrai pas le ciel bleu de si tôt. Dans un 1er temps, je maintiens mon itinéraire vers Saulcy et Saales. En remontant, peut-être que je retrouverai un peu de lumière ?! Pour ne rien arranger, un "sympathique" vent d'Est me fouette le visage : pas facile de se réchauffer. Le col de Saales passe comme une lettre à la poste mais je reste désespérément dans la brouillasse : je dois me faire une raison, ce sera définitif pour aujourd'hui.
Col d'Anozel.

La Fave, secteur de Neuvillers.

Courte incursion en Alsace à Saales.
A la Grande Fosse, petite pensée pour "Schmoll", un ami que l'on ne côtoie plus assez, puis j'enchaîne sur le petit col du Las, point culminant du jour. En hiver, les descentes sont glaciales, je confirme, et les membres engourdis rendent les réflexes encore plus lents. Prudence donc, c'est humide, je me rappelle encore ma glissade il y a un an environ ... Au Ban de Sapt, j'emprunte la route en plateau vers le Palon, qui offre habituellement de beaux paysages. Aujourd'hui, c'est tout gris, tant pis ! Je descends vers Moyenmoutier que je rejoins dans un brouillard givrant.
Route de la Grande Fosse.

Col du Las, je n'irai pas plus haut.

Le Paire.

Moyenmoutier, ambiance glaciale.
Malgré mes gants crabe, mes doigts glacés me font souffrir : je décide d'écourter le parcours de départ, qui comportait plusieurs "issues de secours". Je prends la 1ère d'entre elles et remonte au plus vite vers St Dié, nonobstant un arrêt pour me réchauffer les doigts en soufflant de longues minutes dessus avant de remettre les gants. Miracle : je n'aurai plus l'onglée jusqu'à l'arrivée. Je poursuis vers Taintrux puis me retape le Grand Remblai en sens inverse.
Tiens, un (très éphémère) rayon de soleil !

Le Grand Remblai.

Le Grand Remblai.
Mais mon Roubaix n'est pas rassasié car au rond point il ne prend pas le chemin du retour pourtant tout proche et continue tout droit vers Bruyères ! Bon, j'obtempère docilement, malgré une grisaille qui s'accentue : ici aussi, le soleil a bel et bien disparu, mais je vais quand même m'octroyer une petite boucle supplémentaire. Laveline, Granges et retour par le col des Arrentès, qui m'aura vu passer 50 fois en 2013, avant de plonger vers Corcieux, mon point de chute. Bon, là, je rends les armes, marre de la grisaille, marre de me les meuler ! Et puis je dois en garder un peu sous la pédale, car demain on remet ça avec Matthieu pour des retrouvailles réjouissantes !
Les 3 Monts dans la grisaille.

Laveline.

Abords de Granges.

Les Arrentès, col le plus franchi cette année.
Au final donc pour aujourd'hui, 114 km, 1 149 m D+ et 5 cols en 4h10, hélas sans la lumière escomptée. (MàJ 05/12/13 : 74 km en compagnie de Matthieu, 732 m D+ et 1 col en 2h40. Un beau petit total en 2 jours.)

Enfin, je ne pourrais terminer cet article sans 2 pensées très fortes :
Tout d'abord pour Ismaël, un enfant du pays, âgé de 8 ans et injustement retenu par son père, qui a décidé de ne pas revenir en France comme convenu avec la maman lors de son dernier séjour en Egypte, un pays où règne un chaos qui ne facilite rien. Je connais bien Ismaël, que nous avons déjà hébergé à la maison et que j'ai eu également en classe. Eveillé et intelligent, espiègle et malicieux, il manque terriblement à Stéphanie et Julien, qui ont tout mis en œuvre pour le récupérer mais qui souffrent atrocement de cette situation. De tout cœur avec vous ... Ismaël, sois fort !
Le blog pour ne pas oublier. Une page facebook a été également créée.

L'autre pensée sera pour la regrettée "Jaja", fauchée par le mauvais sort à 58 ans, dans des circonstances dramatiques. Elle se reconnaîtra de là où elle est, là-haut bien au-dessus des nuages.

 Le parcours de mercredi : 


Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor HUGO   (1802-1885)

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