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La Roche du Diable.
Majestueuse et pittoresque Route des Crêtes.
Matinée lumineuse, forêt de Corcieux.
Une journée dantesque ...
Route de la Tour Madeloc.
Mer et montagne ... Col de Banyuls.
La magie des Bagenelles.
La vallée de Wildenstein depuis la Route des Américains.
Sports d'hiver.
Super Planche des Belles Filles.
A la limite ... Hauteurs de Corcieux.
Balcon sur Gérardmer.
Reculée de Beaume les Messieurs.
Col du Lauvy.
Symétrie parfaite à Longemer.
Panorama depuis le Col de Châmont.
Au pays de Dali ... Cadaquès.
50 ans ... 50 Hohneck !
Le magnétisme du Mont Ventoux.
Petit Ballon.
Tricotage confiné secteur Vienville.

samedi 20 juillet 2013

La baie de Naples

1993-2013 : Après une double décennie de vie commune, il était temps de s'accorder une escapade extra-ordinaire ! Une destination ensoleillée et riche en sites incontournables, qui nous a enchantés et dont nous garderons des images fabuleuses en mémoire. En voici un résumé. (...)




NAPLES (NAPOLI) :
Toutes les grandes villes ont un pouls, des palpitations qui leur sont propres, proches pour la plupart de la frénésie. Si Paris, avec ses embouteillages et son métro bondé, semble constamment tout près de la rupture, alors Napoli est en crise de tachycardie permanente : agglomération de plus de 4 millions d'habitants, l'agitation qui y règne est invraisemblable et ferait passer pour une aimable plaisanterie la fourmilière de notre capitale. Des flux d'automobiles, de bus et de vespas pétaradantes proviennent de toutes les directions dans une joyeuse anarchie réglée à coups de klaxon. En effet, privé de ses mains, l'Italien(ne) s'exprime comme il peut, et ne se gêne pas. Hormis aux plus gros carrefours, pas de feux tricolores : priorité à celui qui avance ! La règle vaut pour les piétons, qui, avec un minimum de vigilance, peuvent traverser la rue sans trop de problème. Klaxonner fait partie de la conduite napolitaine : un "tut" pour dire "Fuori di qui" ("Pousse-toi de là"), un "pouet" pour râler "Si potrebbe prestare attenzione !" ("Tu pourrais faire attention !"), pour saluer un ami, pour demander d'avancer, pour tourner, ... pour rien, ... pour exister ! Ceci dit, dans cette cohue, difficile de trouver un véhicule qui ne soit pas cabossé, comme quoi le klaxon doit parfois précéder de cocasses joutes verbales !
Si la circulation est un des problèmes majeurs dans Naples, le principal est ailleurs, avec la propreté. La ville la plus sale que je n'aie jamais vue, incontestablement : pas un mètre de trottoir sans détritus, des squares jonchés de canettes, de bouteilles vides et de papiers, inimaginable ! Entre le manque d'infrastructures, le laisser-aller des pouvoirs publics et une incontestable incivilité générale, liée, peut-être, à une probable infiltration dans la gestion des ordures par la mafia, difficile d'obtenir une ville propre ...
Notre balade dans la ville nous a permis d'entrevoir la vie interlope des petites ruelles (ne pas s'attarder le soir ...), de profiter d'un quartier calme non loin de la mer (pas très accessible pour cause de zone portuaire), et d'un autre sur une colline, proche d'un château, via un funiculaire. Le délabrement quasi général des bâtiments est flagrant, avec par exemple, via Umberto I, un immeuble dépourvu de fenêtre, sans toit, et en grande partie décrépi : difficile à imaginer rue de Rivoli ! Le terme de "jungle urbaine" est donc vraiment approprié dans cet univers cosmopolite, où nous nous sommes rafraîchis avec une délicieuse glace. Autre spécialité de la région, l'incontournable et savoureuse pizza napolitaine ! Pas chère en plus (à partir de 3 €) ! Dernière curiosité, le club de foot, pourtant de nouveau sur le devant de la scène cette année et longtemps en tête du Calcio, y est quasiment absent. Par comparaison, le "Barça" est omniprésent à Barcelone. Vraiment surprenant ...
Ruelle marchande ...

... et colorée.

Rue typique de Naples.

Un peu de calme sur la piazza del Plebiscito.

Vue depuis le Castel Sant'Elmo.

POMPEI :
L'histoire de l'humanité a été marquée par l'éruption du Vésuve en l'an 79. Déjà en grande partie détruite par un séisme de magnitude 9 quelques années auparavant, la cité d'environ 25 000 habitants achevait sa reconstruction lorsque le volcan, qui culminait alors à 2 500 m, explosa sous la pression magmatique, projetant cendres, roches et gaz toxiques à plus de 15 000 m d'altitude. Une pluie de bombes volcaniques précéda une pluie de cendre. Herculanum (aujourd'hui Ercolano), littéralement coincé entre la mer et le volcan, fut recouvert par endroit de 20 m de lave et lapilli, tandis que les Pompéiens périssaient brûlés et asphyxiés par des nuées ardentes, comme le montre la position des cadavres découverts. Oubliée pendant des siècles, l'antique cité fut redécouverte au 18ème siècle. Il en reste aujourd'hui un fabuleux et fragile témoignage qui s'étend sur 66 ha, sachant qu'un quart de la ville reste enseveli ...
En visitant "Pompei scavi", on comprend mieux le mode de vie et l'organisation de la société de l'époque, d'autant que de nombreux vestiges restaurés attestent du dynamisme de cette civilisation : un amphithéâtre où étaient joués des spectacles musicaux ou de mimes, de nombreux temples dédiés à différents dieux, des termes, une immense arène (capacité 20 000 places) où avaient notamment lieu des combats de gladiateurs (les lieux furent d'ailleurs fermés pendant une dizaine d'années, suite à une rixe entre fanatiques de clans rivaux ayant entraîné des morts ! Eh oui, les supporters de foot actuels doivent avoir des gènes pompéiens !!!), et des maisons closes, dont la mieux conservée, le Lupanare. D'une richesse extraordinaire, notre visite s'est terminée par la Villa dei Misteri et ses fresques incroyablement conservées.
La ville actuelle, quant à elle, est desservie par le "Circumvesuviana", le TER local. Pas de clim, souvent bondé, il n'en reste pas moins pratique et relativement ponctuel : il offre en tout cas l'immense avantage de desservir toute la baie de Naples et d'éviter de se risquer sur les routes embouteillées du secteur et de se confronter aux klaxons locaux.
Un constat, la grande distribution n'y règne pas encore, au regard des nombreuses boutiques en tout genre qui donnent de la vie à la ville. Pas forcément pratique vu nos habitudes en France, mais finalement pas si désagréable sur un court séjour : petits primeurs, épiceries, drogueries, nombreux marchands de vêtements, magasins de chaussures (y'en a partout !), petits bistrots (avec une table ou 2 en terrasse, mais aucune à l'intérieur !), sans oublier l'incontournable "gelataria" (glacier).
Colossal "anfiteatro"

Un aqueduc traverse la rue.

Reproduction de cadavres à l'"Orto dei Figgiaschi".

Cette casa était recouverte de mosaïques saisissantes de beauté.

Tempio de Iside.

Teatro Grande.

Via Abbondanza.

Le Lupanare : les prestations de la dame sont annoncées !

Foro, gigantesque forum.

Mort par asphyxie.

Villa dei Misteri.
CAPRI :
La baie de Naples est bordée de 3 îles : Ischia (la plus grande) et Procida à l'Ouest, Capri, au Sud. Cette dernière doit sa notoriété aux célébrités qui y vinrent (Cocteau, Picasso, Lénine, ...), et au cinéma, avec notamment "Le mépris" de Godart. Le plus bel endroit du monde pour certains, cette réputation est à mon sens quelque peu galvaudée et empreinte de snobisme. Certes, l'île de 6 km sur 3 est d'une immense beauté, incontestablement, mais d'autres lieux du monde la surpassent. N'étant pas globe-trotter, je me limiterai à citer la Corse dont je garde un souvenir fantastique. Il ne faut pas avoir peur de marcher pour en découvrir les trésors : certains ne sont accessibles qu'à pieds (ou en bateau), et envisager la voiture relève plus ou moins de l'inconscience ! Débarqués de Marina Grande, une 1ère escalade nous attend pour rejoindre Capri et la Piazzetta Umberto I, le long d'une ruelle pentue et fleurie (un coûteux funiculaire peut dépanner les moins sportifs ...). Puis nous attaquons tout transpirants notre 1er objectif, la via Krupp, sentier aussi splendide que tortueux, qui permet d'admirer les sublimes "Faraglione" avant de rejoindre "Marina Piccola" pour une trempette bien méritée dans une eau limpide et tiède. Le pied ! Pour le retour, il faut regrimper, pas de secret ! Nouvelle suée, car la température dépasse allègrement les 30°C ... Puis direction le Monte Tiberio, où se trouvent les vestiges de la villa Jovis, avec sa vertigineuse falaise et ses points de vue sur le continent : fantastique ! L'empereur Tibère possédait pas moins de 12 résidences sur l'île, changeant de lieu au gré de sa paranoïa lui faisant craindre des complots. Notre court séjour insulaire se terminera par une baignade méritée sur une plage de petits galets brûlants (gratuite et non surpeuplée), avec en prime un panorama idyllique ...
Via Krupp.

Les magnifiques et célèbres "Faraglione".

Vue sur Marina Piccola.

Salto di Tiberio.

Vue sur Marina Grande.
LA COTE AMALFITAINE (COSTIERA AMALFITANA) :
Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, elle déploie, de Sorrento à Amalfi, une succession de petites villes surplombant miraculeusement la mer dans un décor époustouflant. Les maisons en terrasses semblent agrippées on ne sait comment à la falaise qui plonge littéralement dans la Méditerranée, et y parvenir demande d'emprunter une sinueuse et encombrée route en corniche. C'est en bus que nous nous y rendîmes, au départ de Sorrento, magnifique et huppée station balnéaire. Dire que les chauffeurs y sont des virtuoses du volant relève de la litote : avec une incroyable maestria, ils surfent sur la route sans brusquer leurs passagers, choisissant leur trajectoire au millimètre et, forcément, jouant du klaxon à tout va : on ne se refait pas ! La route se rétrécit singulièrement à proximité de Positano, tandis que la circulation devient plus dense. Dans les délais, 1h40 comme prévu, nous arrivons à Amalfi, pays du citron et joli port de pêche où nous nous dégourdissons les jambes dans d'agréables petites rues commerçantes. Puis nous regagnons Praiano pour parcourir le "Sentier des Dieux" (Sentiero Degli Dei, ou Path of Gods) : itinéraire pédestre rejoignant Positano par la montagne. Difficile de trouver son point de départ ! Après quelques tergiversations, et quelques centaines marches d'escaliers inutilement gravies (fausse piste !), on finit par trouver le fameux sentier qui commence par ... un chemin de croix ! Celui-ci mène à un monastère au prix d'une ascension vraiment abrupte et interminable, en plein cagnard ! Le sentier continue de grimper encore puis nous progressons avec une vue constante (très) plongeante sur la côte, offrant des paysages à couper le souffle, s'il en était encore besoin ! Quelle splendeur, le jeu en valait vraiment la chandelle ... Puis il nous faut redescendre sur Positano. Facile, pourrait-on croire ! Eh bien non ! Car dévaler environ 2 000 marches d'escaliers assez hautes et ne correspondant pas à l'ampleur d'un pas va s'avérer très pénible. L'effort est passif, on ne transpire que peu, mais à l'arrivée, nous avons les jambes qui flageolent comme jamais cela ne m'était arrivé, y compris à vélo ! De la folie douce ...
Le bien nommé "Sentiero Degli Dei" débouche directement sur un arrêt de bus surchauffé, mais ces derniers sont avec nous car moins de 5 minutes plus tard, nous sommes assis, enfin, dans un bus climatisé qui nous ramène à Sorrento, où nous nous précipiterons sur une terrasse pour engloutir une boisson très fraîche réparatrice (avec de la mousse pour moi !).
Sorrento.

Nous sommes bien en Italie !

Amalfi.

Sentiero Degli Dei.

Sentiero Degli Dei : au loin, Positano.

Sentiero Degli Dei.

Sentiero Degli Dei : vue sur Praiano.

Sentiero Degli Dei : à l'approche de Positano.
LE VESUVE (IL VESUVIO) :
Avec une dernière éruption en date de 1944, le monstre bienfaisant est en sommeil seulement. Ausculté en permanence par les sismologues et les volcanologues, ses moindres tressaillements sont analysés pour pouvoir évacuer, ou tenter d'évacuer la région environ 1 mois à l'avance. L'urbanisation sur tout son pourtour y est galopante et assez désorganisée : sa prochaine colère promet une belle pagaille et, hélas, une catastrophe colossale, avec un coût humain, et accessoirement matériel, considérables. La météo très favorable et la fertilité sans égale des terres volcaniques expliquent cet empressement inconscient des hommes à s'installer à son pied. Le Vésuve culmine actuellement à 1 281 m, avec à son sommet un cratère béant gigantesque : 600 m de diamètre et 300 m de profondeur, mais aucune fumerolle pour notre visite. La vue embrasse tout le golfe, jusque Capri : c'est magnifique.
Ceci dit, cette visite frise un peu l'arnaque. 10 € la navette pour gravir une pente digne de l'Alpe d'Huez, peut-être même plus dure (j'y ai vu UN vélo) ! Une nouvelle occasion pour nous de tester la conduite toute italienne de notre chauffeur, aussi à l'aise dans son mini bus que Loeb dans sa C4 WRC (en moins vite quand même, mais le klaxon en plus, forcément !). Au parking, de nouveau 10 € pour être autorisé à gravir à pieds le reste de l'ascension et de faire un demi-tour de cratère (l'autre moitié est réservée aux touristes accompagnés de guides, payants bien sûr). Le sentier est balisé, certes, mais point de pancartes ou d'explications, et pas la moindre table d'orientation, on a juste droit à quelques guitounes où sont vendues bondieuseries et pierres plus ou moins précieuses. Plutôt scandaleux, mais bon ... le simple fait de penser que nous marchons sur une véritable cocotte-minute sous laquelle le gaz est resté allumé suffit à donner des frissons : quand la pression sera devenue trop forte dans la chambre magmatique, elle fera exploser le bouchon et des millions de tonnes de roches seront projetés à plusieurs kilomètres d'altitude ... Quand sa colère s'apaisera, il Vesuvio aura changé d'aspect : y aura-t-il un autre cratère ? Quelle sera sa nouvelle altitude ? La nature environnante sera pour un moment inhospitalière, mais l'homme reviendra-t-il s'y installer quand même ? Et cette lancinante question, qui ne semble pas obnubiler les insouciants Napolitains : QUAND ???
Coulée de lave de 1944.

Le gigantesque cratère béant.

Vue grandiose sur la baie de Naples.
20 ans au sommet !!!
Un séjour captivant donc, et sportif, qui nous aura vu parcourir environ 80 km de marche, dont certains bien escarpés !


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