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dimanche 16 juin 2013

Un parcours escarpé et sauvage

Comme promis, je repars ce WE sur une boucle déjà couverte il y a peu avec Matthieu : un circuit plutôt montagneux que je décide d'arpenter en sens inverse, pour en découvrir d'autres aspects visuels, ce qui ne changera rien au niveau D+, et me permettra d'ajouter de nouveaux versants de cols à ma collection personnelle. Le menu est copieux, sans un seul mètre de plat, avec certaines ascensions vraiment raides, à ne pas prendre à la légère, assurément ! Mais dans la continuité des "3 Ballons" de la semaine dernière, je compte bien profiter de la forme du moment et du bien connu phénomène de surcompensation. Cette semaine déjà, j'ai goûté à cette agréable sensation, en me confrontant au difficile col du Platzerwasel avec une (relative) aisance. Non pas que je progresse beaucoup plus vite face à la pente, mais l'impression de fatigue est nettement repoussée, ce qui au final permet de pédaler plus longtemps sans faiblir. (...)

Dommage, au départ le ciel n'est pas limpide, avec des perspectives de grisaille prononcée, ce que je vérifierai plus loin. Je m'élance en direction du col des Arrentès, 1er de la longue série de cols du jour. Au sommet, les bourrasques de vent sont déjà bien présentes, secteur S-O, porteuses d'une certaine douceur, et qui, par chance, ne me gêneront que moyennement tout au long de la matinée, grâce aux nombreux passages en forêt et à l'orientation des ascensions. 
Col des Arrentès.
Sitôt le village de Granges traversé, je m'attaque au col du Champ de Laxet, un rien plus relevé, et au sommet duquel je bifurque à gauche en direction de Liézey. Ça monte encore un peu, mais la vue depuis le plateau vaut vraiment le détour. A peine le village traversé, reprise immédiate d'altitude avec au menu la route forestière du Hautré. Même si ce n'est pas un col référencé, cette route en a le profil, avec un vrai sommet en forêt, atteint via 2 versants bien pentus, notamment celui côté Gérardmer. Cette route offre un bref instant un joli point de vue sur le lac, au bord duquel on se retrouve quelques minutes plus tard. Le temps de passer de l'adret à l'ubac et hop, j'enchaîne avec le duo col du Haut de la Côte / col de Grosse Pierre menant à La Bresse, alors que le ciel vire au gris foncé de manière inquiétante ... Mine de rien, déjà 1 000 m D+ au compteur !
Ancienne école de Berchigranges - col du Champ de Laxet.

Liézey.



Le bout du lac de Gérardmer.
Ça carbure toujours nickel au pays des Bressauds où j'enquille avec le col de la Croix des Moinats pour reprendre de la hauteur. La 1ère rampe est la plus sévère, tandis que la suite apparaît plus facile, avec une alternance de paliers et de % très accessibles. Le principal intérêt de ce versant est de proposer par temps ensoleillé un panorama à 270° assez fantastique, de Cornimont en contrebas au Ballon de Servance d'un côté, et portant jusqu'aux sommets les plus élevés des Vosges de l'autre. Malheureusement, ce n'est pas le cas aujourd'hui, je me demande même si je ne vais pas atteindre le plafond nuageux !
Vue sur le Brabant.

Le sommet, et les nuages, se rapprochent !
Vue sur Cornimont (archives personnelles)
Je plonge brièvement dans la descente, mais après 2 km environ, j'emprunte la petite route du col des Hayes. Très court de ce côté, il rejoint ensuite Saulxures au terme d'une longue descente assez technique. Le tour de l'Avenir y passa il y a 2 ans, en sens inverse, ce qui explique le revêtement nickel dans les parties auparavant défoncées. Le temps de traverser l'agglomération saulxuronne, et la chaîne saute directement sur le 30 dents pour attaquer le col de la Burotte. Magnifique, ce col a, je trouve, des airs de "Joux Plane", toutes proportions gardées évidemment. Je m'explique : il permet de relier 2 vallées sans suivre le sillon naturel de celles-ci ; il monte à flanc de coteau de manière abrupte ; il a un incontestable côté pastoral, avec vaches et moutons broutant parfois à 1 mètre à peine de la chaussée, celle-ci s'avérant par ailleurs très étroite ; enfin il offre rapidement une vue plongeante sur la vallée, avec le plan d'eau qui saute aux yeux. Attention, le passage au niveau de 2 fermes vers le milieu de l'ascension se fait à un bon 10% ! Par contre le dernier km est quasiment plat, voire légèrement descendant.
Col de la Burotte : départ sinueux.
Vue sur Presle en montant le col des Hayes.

Col des Hayes. Un chemin mène au Haut du Roc.

Descente assez vertigineuse vers Saulxures.

Col de la Burotte : vue sur le plan d'eau.

Col de la Burotte : de bons % !

Col de la Burotte.
La descente, courte et chaotique, notamment dans sa 1ère partie, mène à Basse sur le Rupt, à mi-pente du versant "Vagney" de la Croix des Moinats, bien plus ardu que l'autre. Une brève pensée pour ma cousine collègue au passage devant l'école puis clignotant à gauche : c'est reparti pour un nouveau col, sur une toute petite route qui pourrait nécessiter un déchaussage intempestif pour l'audacieux qui s'y risquerait avec un braquet inadapté ! Pas très long certes (2km) mais constant à 10% et plus, avec un passage à 14%, suivi d'un dernier palier oscillant entre 16 et 19% : le col de Fourchure se mérite ! Attention, la route n'est pas facile à trouver : après l'épingle, il faut quitter la belle route goudronnée et suivre "Ferme des plateaux - Gerbamont" via un court replat. Le revêtement y est nettement moins régulier, c'est le moins que l'on puisse dire ! La descente qui suit n'offre guère la possibilité de prendre de la vitesse ; c'est d'ailleurs la contrepartie de ces itinéraires sauvages et forestiers à souhait : on y est tranquille, avec une circulation automobile quasi inexistante, les paysages sont différents, mais pas question d'exploser le compteur en descente : cailloux, nids de poule, virages sablonneux et autres bosselages irréguliers imposent la prudence et de nombreux freinages, ce qui explique aussi, en partie, la moyenne générale plus basse qu'à l'accoutumée.


Descente du col de la Burotte.

Basse sur le Rupt depuis le pied du col de Fourchure.
Belles digitales : champ de lupins, dixit les spécialistes !

Vue arrière : passage à 19% !!!

Col de Fourchure.

Descente du col de Fourchure.

Descente du col de Fourchure.
A Gerbamont, la descente se poursuit jusque Sapois où je m'attaque à la montée du Haut du Tôt par la route dite "du droit". Elle permet de se retrouver directement dans la montée qui part de Meneaurupt, sans y passer. Autant dire que comme tous les raccourcis, cela doit grimper un peu plus. C'est effectivement le cas, avec notamment un 1er km à 10%, la suite étant plus régulière à 7-8%. Ah le Haut du Tôt ... à ma connaissance 5 manières d'y grimper en vélo de route : Sapois / Meneaurupt / Rain Brice / Le Tholy / Vagney. Il existe paraît-il une 6ème version par le hameau dit "des Grandes Gueules", référence au lieu où furent tournées naguère de nombreuses scènes du célèbre film avec Bourvil et Lino Ventura. Une hexalogie que je suis prêt à réaliser un de ces 4 ... Si Matthieu m'entend !!!...
Mine de rien, c'est la 10ème ascension du jour, tiens aussi la 200ème de l'année, et les 2 000 m D+ sont dépassés pour ce matin. Question fraîcheur physique, les jambes répondent toujours, ce qui confirme la bonne forme du moment. 
Gerbamont : le Saut du Bouchot.

Montée du Haut du Tôt.

Montée du Haut du Tôt.

Montée du Haut du Tôt.

Montée du Haut du Tôt.

Vue sur Le Tholy.
Il ne me reste plus qu'à rentrer via le col du Champ de Laxet et des Arrentès qui auront été gravis recto verso aujourd'hui. Au pied du dernier col, je passe le cap des 5 000 km en 2013, avec une semaine de retard sur 2012, la faute à ce printemps pourri.
Col du Champ de Laxet.

Court arrêt sympa chez Maria S. et Novac D.

Co ldes Arrentès.
Le bilan de la journée est de 111 km, 12 cols pour 2 657 m D+ en 4h37. Outre les chiffres, je me suis régalé visuellement, même si le plaisir a été légèrement gâché par les nuages, et je n'ai pas éprouvé de réelle difficulté face à la pente, ce qui est de bon augure pour la suite : si la météo est avec nous, le WE prochain promet d'être musclé !...

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