Diapo

La Roche du Diable.
Majestueuse et pittoresque Route des Crêtes.
Matinée lumineuse, forêt de Corcieux.
Une journée dantesque ...
Route de la Tour Madeloc.
Mer et montagne ... Col de Banyuls.
La magie des Bagenelles.
La vallée de Wildenstein depuis la Route des Américains.
Sports d'hiver.
Super Planche des Belles Filles.
A la limite ... Hauteurs de Corcieux.
Balcon sur Gérardmer.
Reculée de Beaume les Messieurs.
Col du Lauvy.
Symétrie parfaite à Longemer.
Panorama depuis le Col de Châmont.
Au pays de Dali ... Cadaquès.
50 ans ... 50 Hohneck !
Le magnétisme du Mont Ventoux.
Petit Ballon.
Tricotage confiné secteur Vienville.

dimanche 24 juin 2012

Tomblaine - Planche des Belles Filles

C'est une idée qui me trottait derrière la tête depuis que le parcours du Tour de France avait été dévoilé : faire une reconnaissance de l'étape 7, avec son arrivée inédite pour les pros. Après avoir fixé la date, mes 2 copains Matthieu et Olivier se sont lancés avec moi dans "l'aventure", et c'est par une météo quasi idéale que nous avons pu rouler sur l'intégralité de l'étape qui se déroulera le 7 juillet prochain, à travers des paysages variés et pleins de charme du début à la fin. Une magnifique journée de vélo, joliment illustrée grâce aux personnes dans les voitures suiveuses qui ont participé à la réussite de ce périple.
Le RDV était fixé à 8h devant la mairie de Tomblaine, dans la banlieue nancéienne. Le temps de sortir les vélos des voitures et de se préparer, les 1ers coups de pédales étaient donnés à 8h15, pour une sortie d'agglomération jusqu'à la départementale sans trop de souci un samedi. (...)
Le profil de l'étape semble scindé en 2 portions de 100 km, avec d'abord du plat jusque Gérardmer, puis du dénivelé jusque l'arrivée. Il n'en est rien pour la 1ère partie, qui présente un aspect très vallonné, très joli et pas monotone, avec possiblement beaucoup de vent de face, comme ce fut le cas pour nous : de quoi y laisser quelques plumes, pour ceux qui tenteraient une échappée solitaire ou qui en sous-estimeraient le coût énergétique ...
Départ imminent.
Le départ se fait donc le long de la Meurthe, qui se jettera dans la Moselle quelques km après Nancy, jusque Varangéville, où nous l'enjambons pour la traversée de St Nicolas de Port, moyennant un 1er passage en danseuse dans la côte d'Art.
Direction la Planche des Belles Filles !
La fraîcheur matinale va vite se faire oublier à la sortie de Rosières aux Salines, avec au bout d'une grande ligne droite, la côte de Saffais, composée de plusieurs paliers à 5-6 %, qui représente à elle-seule une élévation de 100 m ! Mes compagnons me font monter haut dans les tours sur ce coup-là, me faisant craindre un instant le reste des hostilités !
Saffais ... mal aux pattes !
La suite heureusement est un peu plus calme jusque Bayon, où seul le vent nous freine quelque peu ; mais à 3, il est plus facile d'y résister, d'autant qu'à Bayon, l'itinéraire virant à l'est, celui-ci nous pousse de 3/4 arrière et devient notre allié. Cette portion est on ne peut plus bucolique, avec des collines, des champs, des prairies, un peu la carte postale de la France, qu'on aime à voir à la TV en regardant le Tour. 2 côtes non répertoriées sont à franchir, que les pros, gavés aux hormones et dans l'aspiration du peloton, avaleront sans s'en rendre compte sur le 53 : Rozelieures et Mattexey. Juste de quoi prendre un peu de hauteur et apercevoir la ligne bleue des Vosges pour la 1ère fois.
Une belle triplette.
L'entente est excellente, chacun accomplissant sa part de "travail" à l'avant, chaque passage de relai étant agrémenté d'une vanne d'Olivier, capable d'en sortir une au km !... Qu'il fait bon pédaler dans ces conditions !
Au pied de la côte de Mattexey.
A Magnières, on retrouve le vent de face pour la traversée du département des Vosges, direction Rambervillers et Bruyères. La partie la moins intéressante de l'étape avec des lignes droites sans grand intérêt, sinon celui de nous rapprocher des montagnes ... et du casse-croûte, ardemment attendu par Olivier qui ne pense plus qu'à son sandwich ! A partir de Ramber cependant, les faux-plats se font plus marqués et plus nombreux : de 280 m d'altitude, il va falloir sans franchir de col grimper à 520 m à Granges, lieu de ralliement pour le rapide arrêt casse-croûte fourni par nos voitures suiveuses. Bilan de la matinée : 95 km, 900 m D+ environ, à 31 km/h de moyenne.
Olivier vers Grandvillers.
Après cette courte mais nécessaire pause, nous reprenons notre cheminement le long de la Vologne en direction du 1er col à escalader, dès la sortie de Gérardmer : le col du Haut de la Côte, immédiatement suivi après une courte descente, du col de Grosse Pierre (3ème catégorie). Dès la 1ère pente, Matthieu, sans forcer, s'envole irrémédiablement, tandis qu'Olivier et moi trouvons un rythme similaire, suffisamment soutenu toutefois pour que mon équipier se trouve momentanément à court de blagues !... Ce n'est pas trop compliqué d'atteindre les Bas Rupts, mais le pied de Grosse Pierre est assez raide, à 9-10 %, le dernier km s'avérant plus facile. La jonction se fait à chaque sommet, d'autant que la selle d'Olivier s'est desserrée.
Matthieu à Grosse Pierre. Facile ...

Le reste du peloton !

On a vissé toute la journée, la preuve !
La descente vers la Bresse est assez rapide, puis on enchaîne en direction de Cornimont, toujours en file indienne. On prend la roue de Matthieu qui imprime le rythme pour ensuite passer le col du Ménil, très roulant, avant de basculer vers Le Thillot, puis Rupt sur Moselle, dernier village vosgien de la journée.
C'est l'occasion pour nous de voir fleurir au bord de la route un nombre grandissant de décorations en l'honneur du Tour : parterres de fleurs, vieux vélos décorés, tous plus originaux les uns que les autres : impressionnant tout au long de la journée.
La Bresse avec au fond, le Brabant.

Entrée dans La Bresse.

Une des nombreuses décorations, ici au Ménil-Thillot.

Attention : il ne faut pas suivre la direction Faucogney à l'entrée de Rupt : elle mène bien au col, mais par un raccourci, ce qui ne correspond pas au tracé exact de la course : nous nous en sommes rendu compte un peu tard, ce qui a ajouté 6 km au compteur environ. Bah, on n'est pas à ça près ! Aux feux à Rupt donc, clignotant à gauche en direction du col du Mont de Fourche, 3ème catégorie, qui permet de basculer en Haute Saône. Une montée en 3 temps, avec une attaque assez sèche à 7%, et dans les lacets une belle vue sur la vallée, une partie centrale un peu plus calme, puis les 1,5 km restants du même tonneau qu'au pied.
A la poursuite de Matthieu dans le Mont de Fourche.

Fin de la traversée des Vosges.

Un billard se déroule devant nous pour la descente vers Faucogney : merci le Tour ! On traverse alors le village pour nous diriger vers Mélisey, à travers les mille étangs, nonobstant une bonne côte à 3-4 % suivie d'un enchaînement de bosses le long de très jolis étangs : c'est beau, mais à ce stade du parcours, les cuisses commencent à chauffer.
Un petit coin de paradis !
Vers Ecromagny.
Une surprise nous attend après Mélisey, où le profil indique qu'une ultime bosse avant la Planche se dresse devant nous. Effectivement, après un pont lui aussi décoré, la route s'élève dans la forêt, avant de plonger sur quelques centaines de mètres vers le village de Fresse. 
Plein gaz vers la Planche !
Village de Fresse.
Dans mon esprit, on devait directement arriver à Plancher les Mines. Erreur ! En fait, un long et retors faux-plat montant vent de face nous attend ... Ce fourbe passage nous rend d'autant plus fourbus qu'il se termine par une montée à 5% de 2 km environ, au sommet de laquelle, enfin, la descente s'offre à nous. Un moment difficile pour le moral, sachant qu'on avait déjà la tête sur le dernier gros morceau du jour !

Tout le monde ...
... serre les dents.

Passage au sommet du col de la Chevestraye.
Là, on se dit que la descente, il faut la savourer, hein, parce que la suite, ça va pas être de la tarte... Cela dit, on arrive au pied de la planche avec 200 bornes ( et +/- 2 400 m D+) au compteur à 30 km/h de moyenne ! On n'a pas chômé non plus ...

Dans 500 m, ce sera comme on pourra !
La Planche des Belles Filles tire son nom d'une légende du 17ème siècle, mais une autre légende lui donnera peut-être définitivement un nom dans le sport au soir du 7 juillet, si les coureurs y créent l'événement. Pour notre part, l'objectif est simplement de finir, du mieux possible. Dès le pied, c'est dur pour Olivier qui lâche prise. J'accompagne Matthieu quelques centaines de mètres, puis, inexorablement, il s'envole vers le sommet. Il faut dire que son nom est écrit sur la route, ça aide ! (voir vidéo)
C'est parti pour Matthieu, le pur grimpeur.
13 puis 15% !

Olive à l'arrache !

Si, si, j'en chie !


Cette montée est vraiment monstrueuse : quelques km plus longue, elle aurait eu droit au label "hors catégorie", c'est sûr ! Hormis une courte redescente après la 1ère épingle, le mur se dresse de nouveau devant les roues, et ce, jusqu'à l'arrivée, sans répit. 
Facile !

Pas facile le métier de suiveur, Eric se fait attaquer par un taon !

Après la dernière épingle, je sais qu'il y a quand même un replat qui permet de se détendre un instant les jambes jusqu'au parking où ETAIT jugée l'arrivée avant ! Mais une dernière rampe pour atteindre le sommet de la station vient d'être goudronnée au grand dam des associations de protection de la nature, une horreur à 17-18%.
Matthieu au sprint dans la dernière rampe ! Incroyable !

En zig zag.



Dans un dernier souffle !



On en a terminé.

Ah les garces !
Après une telle montée, difficile de résister à faire la descente. On enfile donc les coupe-vent et on fonce vers le pied de cette montée infernale, où, grâce au nouveau revêtement, on peut prendre de la vitesse, tout en restant prudent avec la fatigue. Le bilan de cette mémorable journée se chiffre donc à 212 km pour 2961 m D+ en exactement 7h20. Pour les pros, ce sera sans doute 2h30 de moins ...
Je terminerai cet article en remerciant le père et l'oncle de Matthieu, qui nous ont suivis tout au long de l'après-midi, et pour ma part Eric, qui m'a conduit à Tomblaine au matin, m'a ramené à la maison le soir, et nous a suivis, non sans plaisir d'ailleurs, tout au long de la journée, réussissant au passage de très beaux clichés ! Ils ont rendu notre sortie possible, un grand merci à eux !

Notre reconnaissance a eu les honneurs de la presse, un journaliste local, trouvant l'idée intéressante et n'ayant pu faire le parcours lui-même, m'a contacté et demandé mes impressions : c'est à lire ici.
Eric, plus de 400 km au compteur !

3 commentaires:

  1. Un régal que de parcourir ton compte rendu , cela te fait une belle sortie " en memoire " et ce grâce à ton blog et aussi à tes compagnons de route avec ou sans vélo !

    RépondreSupprimer
  2. eh bien, ça ne rigole pas ! en particulier, les Belles Filles se méritent :-) !

    RépondreSupprimer
  3. Belle journée passée en votre compagnie,et surtout un plaisir de lire les compte rendus.
    En espérant vous acompagner dans d'autres sorties.
    Marceau(père de Mathieu)

    RépondreSupprimer